De la charge mentale à la charge du confinement (et du déconfinement)

Ah la charge mentale… Cette liste de tâches qui jaillit dès votre réveil afin que toute la maisonnée puisse fonctionner correctement. Que les personnes que vous aimez puissent passer une bonne journée, sans accroc et qui vous permet de traverser cette journée en assurant sur tous les fronts… La charge mentale, ce sont toutes ces pensées de gestion, d’anticipation, et de planification.

Elle nous envahit, crée un stress épuisant, elle peut même broyer notre estime de nous quand la liste de tâches s’allonge, mais pas nos journées. Ainsi nous ne terminons jamais ce que nous sommes censés entreprendre. Bref, nous nous sentons nuls…

Dans cet article, nous souhaitons mettre en évidence les mécanismes de la charge mentale, comprendre comment elle vous impacte et surtout trouver des pistes pour en sortir. La charge mentale mène tout droit au burn out, à des maladies chroniques ou autres manifestations d’épuisement, si nous n’y faisons pas attention. C’est pourquoi il est important d’en prendre conscience et d’y remédier.  

La charge mentale en ces temps de crise sanitaire

Avec le télétravail imposé par cette crise sanitaire, non seulement la liste de tâches se manifeste par des pensées parfois dès le réveil. Mais en plus vous avez la capacité matérielle d’en réaliser une bonne partie. Surtout votre espace de travail est, en ce moment avec le confinement, intégré à votre espace de vie. Arriver dans une journée de 24H à inclure toutes les tâches, travailler, s’occuper des enfants (avec le travail scolaire en sus), la gestion de la maison (ménage, repas, courses, lessive) prendre des nouvelles des uns et des autres. La gestion des émotions de chacun dans ce contexte particulier…

Les signes que vous avez une charge mentale importante

Ce qu’il faut savoir, c’est que notre cerveau est beaucoup plus sollicité que par le passé !

L’efficacité au travail, les écrans de télévision ou de smartphone, les panneaux dans la rue, les notifications, les informations, les échanges par mail, par messagerie… Bref, notre cerveau passe son temps à emmagasiner de l’information, il est constamment sollicité. Et c’est entre toutes ces sollicitations qu’il faut arriver à agir. Pour le faire sereinement il est indispensable de ralentir l’afflux d’infos.

Les neurosciences le disent, notre cerveau n’est pas apte à gérer autant d’informations. Cela se manifeste chez certaines personnes par des troubles physiques et/ou psychologiques comme :

  • Des maux de ventre, ulcère à l’estomac
  • Des migraines, une apparition de diabète de type II
  • Une modification des comportements : agressivité, trouble alimentaire, une plus forte dépendance à l’alcool, troubles du sommeil, crises d’angoisse, dépression
  • Une fragilité émotionnelle, isolement social

La pression sociale du foyer bien tenu est forte / Les raisons

Pourquoi la situation actuelle est-elle plus propice à la charge mentale ?

Dans un premier temps, il y a tout simplement de nouvelles charges à la vie, qu’avant le confinement :

  • En commençant par les tâches ménagères, que l’on doit réitérer plus souvent. Car tout le monde est à la maison : le ménage, le linge, les 3 repas par jour (qui idéalement doivent être équilibrés, bios et locaux bien sûr) avec leurs anticipations et leurs réalisations.
  • Il y a également la gestion des émotions des uns et des autres : nous sommes tous confrontés à nos propres émotions fluctuantes. Mais nous pouvons par ailleurs être confrontés aux émotions de nos proches, qu’ils vivent avec nous ou loin de nous. Les parents ont à gérer l’excitation grandissante et envahissante des enfants. De même qu’ils ne peuvent pas sortir facilement pour se fatiguer dehors ou qui en ont marre de rester entre quatre murs tout comme leur angoisse, ou la tristesse de ne pas pouvoir voir leurs ami.es.
  • Les tâches éducatives, dont l’école à la maison qu’il faut assurer : c’est à la fois du temps à passer avec son enfant. Mais par ailleurs gérer, par exemple la frustration si l’enfant ne veut pas faire l’école. Tout cela, multiplié par le nombre d’enfants à la maison.
  • Bien sûr, il y a le travail, en télétravail pour certains et dans des conditions qui ne sont plus les mêmes. Peut-être la peur de perdre son job, de ne pas le retrouver à la fin du confinement, ou même de tomber malade. Une pression peut être plus accrue, la volonté de démontrer que même en télétravail on travaille. Parfois plus de pression par une hiérarchie un peu perdue par cette nouvelle façon de bosser.
  • La pression sociale de ne pas grossir pendant ce confinement, malgré le pain fait maison.
  • Et enfin, toutes les interrogations sur le retour à la “normale” : re-planifier les rendez-vous, doit on remettre les enfants à l’école, que vont devenir les vacances, comment va se passer mon déménagement en juillet … ?

Des pistes pour s’alléger

La charge mentale est à l’origine de cette sensation de ne pas y arriver, de faire tout mal. C’est pourquoi, il est indispensable d’agir pour diminuer son impact et vous libérez de cette pression. Voici une première liste de nouveaux réflexes pour vous y aider :

  • Faire du sport : Avoir une activité physique, c’est à la fois un vrai moment à vous. Mais également un moment où vous n’utilisez pas vos méninges en surchauffe et où vous pouvez par exemple bouger votre corps qui en a grand besoin pour se décharger des tensions accumulées. Attention à faire ce sport pour vous et pas pour l’injonction qui est “Faire du sport, c’est bien”. Objectif : accordez-vous déjà 5 à 10 min par jour, pour commencer et vous en sentirez rapidement les bienfaits !
  • La méthode des 2 min : quand vous rédigez une liste de tâches longue comme le bras. Nous vous invitons dans un premier temps à repérer tout ce qui va vous prendre moins de 2 min et les faire en premier : lancer la machine à laver, prendre un rendez-vous. Objectif : alléger le nombre d’items de la liste en évacuant des petits sujets rapidement. Moins vous avez de choses sur la liste et plus vous allégez votre charge mentale.
  • Stopper les notifications des téléphones, ordinateurs : ces notifications sont un cauchemar pour votre sérénité. Lorsqu’on vous dérange, vous ne perdez pas que le temps de l’interruption, mais il vous faut également retrouver votre concentration. Selon certaines études, il nous faudrait parfois jusqu’à 23 min pour retrouver sa concentration après une interruption. Objectif : limiter au maximum les sources d’interruption. Être pleinement à faire ce que l’on fait, dans le moment présent.
  • Lâcher prise sur la perfection : la maison n’est pas nickel ? On s’en fout personne ne va venir ! Belle-maman ne va pas débarquer à l’improviste surtout si elle est à plus de 100 km ! Objectif : Lâchez-vous la grappe. Ou comme le dit si bien Fabrice Midal dans son livre : “Foutez-vous la paix”.
  • Prenez du plaisir avec vos enfants : si vous n’avez jamais été une adepte des jeux de sociétés, des activités créatives. Vous pouvez essayer 1 fois, 2 fois, mais si ça ne prend pas, ne vous forcez pas. Objectif : Trouver une activité qui vous plaît vraiment et que vous pouvez partager avec l’un de vos enfants. Par la suite, si vous avez envie de transmettre et de partager, vos enfants le sentiront et apprécions ce moment. Personnellement, jouer au Playmobil m’est très pénible. En revanche, je pourrais jouer des heures à faire des puzzles avec ma fille de 5 ans. Et tout le monde prend du plaisir !
  • Profitez de la technologie pour déléguer à une application. Plutôt que charger votre cerveau de vous rappeler d’appeler grand-mère, marquer le dans votre agenda ou mieux utiliser feamzy pour vous simplifier la vie de parents !

Comment dégommer votre charge mentale ?

Dans le contexte actuel, il va être urgent de penser à vous, car la charge mentale nous dévalorise ! Quand on donne tout aux autres (travail, famille etc.) on s’oublie soi-même dans ce flot de pensées, on ne sait plus qui on est, et ce que l’on veut.

Or, le confinement en lui-même est un double paradoxe. D’après Etienne Klein physicien et philosophe des sciences, c’est le paradoxe : “Celui du temps, on ne sait plus si on est le week- end ou la semaine. Les repères chronologiques s’estompent dans la journée et le déroulement des jours manque de rythme (plus de marqueurs, plus de rendez-vous…). Et celui de l’espace, le confinement décale notre centre existentiel. On ne sait plus trop bien où on est. Quelle est la part sociale de soi, quelle est la part intime, quelle est la part de professionnel dans l’envie.”

Aussi, il est important et urgent de s’octroyer du temps pour soi, si vous ne souhaitez pas imploser.

Vous voulez aller plus loin que juste ces petits réflexes proposés au-dessus et avez envie de vraiment dégommer votre charge mentale impossible à supporter ?

Voici des pistes parfois plus difficiles à mettre en place seul.e, mais qui vont radicalement changer votre vie :

  • Arrêter de tout prendre en charge : Si vous n’en pouvez plus d’être la.le logisticien.ne, il n’y a pas de mystère, il va falloir changer des choses. Pour cela, nous vous conseillons de réunir un conseil de famille pour réévaluer l’organisation de la maison. Au préalable, une préparation sera peut-être nécessaire pour établir cette fameuse liste de tâches factuellement. Il s’agira ensuite de répartir toutes les tâches aux différents membres de la famille. Cela peut fait peur, car l’organisation familiale est souvent le sujet n°1 de disputes dans le couple notamment. Pourtant, cela en vaut le coût : la charge mentale vous vole la joie dans votre quotidien.
  • Si vous pensez que tout doit être parfait et contrôlé, qu’il n’y a personne pour vous aider, qu’il n’y a vraiment que vous qui sachiez le faire… Et bien à force de vous le répéter, votre cerveau finit tout simplement par s’en convaincre. Et vous vous retrouvez bloqué.e dans un schéma sans jamais exprimer à votre partenaire que vous avez besoin de vous décharger de certaines tâches. Une des voies, c’est d’accepter que les choses puissent être faites autrement. Ce n’est pas une voie facile, mais elle est extrêmement salutaire.

La charge mentale semble très insidieuse, elle se loge dans les détails et dans les milliers d’actions que nous avons à entreprendre chaque jour. Pour la faire redescendre il y a des petites astuces au quotidien et parfois de gros changements à entreprendre.

Comment vivez-vous la charge mentale ? Pensez-vous qu’elle vous dévore ? N’hésitez pas à partager vos astuces avec nous !

Virginie Cotel et Caroline Bazin-Vignais

Je suis Virginie Cotel, j’accompagne les personnes atypiques à comprendre leur fonctionnement, à l’assumer et faire de leur vie ce dont elle rêve secrètement. Et si vous souhaitez redevenir votre priorité, développez votre créativité et créer la vie dont vous rêvez. N’hésitez pas à profiter d’une séance découverte gratuite d’1 h.

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Je suis Caroline Bazin-Vignais, j’accompagne les femmes à alléger leur charge mentale, afin qu’elles trouvent un équilibre apaisé entre leur vie professionnelle et personnelle. 

Retrouvez-moi sur linkedin : https://www.linkedin.com/in/caroline-bazin-vignais/

Pour aller plus loin, quelques articles :

Charge mentale: quand le cerveau épuise le corps : https://www.planetesante.ch/Magazine/Psycho-et-cerveau/Stress/Charge-mentale-quand-le-cerveau-epuise-le-corps

Comment internet modifie notre cerveau :

https://www.nouvelobs.com/societe/20111018.OBS2756/comment-internet-modifie-notre-cerveau.html

Pour écouter l’intervention d’Etienne Klein sur le double paradoxe du confinement

https://www.franceinter.fr/sciences/etienne-klein-et-si-l-idee-de-fin-du-monde-n-existait-plus