Comment gérer l'incertitude de la rentrée des classes ?
Emmanuel Macron a annoncé le retour de tous les enfants à l’école au 22 juin. Le protocole sanitaire a donc évolué pour les derniers jours de cette année scolaire. Mais qu’en sera t-il pour la rentrée des classes 2020-2021 ?
Comment nous, parents allons-nous nous organiser pour travailler si le protocole n’est pas allégé ? Y a t il un moyen de savoir ce qu’il en sera pour la rentrée ? Est-ce que les enfants devront continuer de porter des masques ? Et pour les plus petits d’entre eux, qui font leur première rentrée, est-ce qu’on devra les laisser pleurer sans les consoler pour éviter tout contact ? Est-il raisonnable de renvoyer tous les enfants à l’école, sans risque pour leur santé ?
Ces questions, en tant que parents, vous taraudent ? Vous aimeriez pouvoir vous projeter, savoir à quoi ressemblera la vie en septembre. Cela vous inquiète, voire vous angoisse de ne pas avoir les réponses ? Je vous propose dans cet article de faire le tour de la question et comprendre ce que vous pouvez faire dès maintenant pour gérer au mieux cette situation délicate.
1- Les infos du jour ne sont pas celles de demain
Comme je l’entendais de la part de Jean-Michel Blanquer sur FranceInter le lundi 22 juin : “Elle (la rentrée des classes) a 2 raisons pour ne pas être tout à fait normale. La première est sanitaire, on ne sait pas comment elle sera sur ce plan-là (…). Deuxième contrainte, avoir à rattraper ce qui a été perdu pendant la période actuelle (NDLA : en termes d’apprentissages).”
Nous manquons donc tous cruellement d’informations pour pouvoir nous projeter sur la rentrée des classes. Ce qu’il faut avant avoir en tête, c’est que le contexte d’aujourd’hui n’est pas celui que nous aurons fin août. Il y a donc tout intérêt à attendre d’avoir les informations nécessaires pour évaluer comment s’adapter à cette rentrée des classes particulière. Cependant, je peux comprendre que le problème peut justement se trouver là : réussir à stopper ses doutes, questionnements.
Je vous propose donc de voir comment gérer vos ruminations.
2- Repérez vos ruminations
Ne pas savoir ce qui va se passer, provoque des pensées obsessionnelles sur le sujet.
Vous cherchez par ses pensées à trouver une solution, à maîtriser la problématique pour en trouver une porte de sortie. Le but est de vous rassurer, mais comme vous n’avez pas toutes les informations et ne pouvez pas avoir la main dessus. Souvent, en plus de ruminer, on juge nos pensées, nos actions. Il faut savoir que nos pensées déclenchent nos émotions et non l’inverse. Aussi, ces pensées obsessionnelles génèrent la peur, la culpabilité, le désespoir, l’agacement. Tout une palanquée d’émotions qui s’ajoute à l’émotion de départ. Et tout cela ne peut que provoquer du stress supplémentaire, puisque cela amène à un inconfort physique.
Les ruminations ne sont pas des pensées utiles. Mais elles tournent en rond et ne vous permettent pas d’en sortir avec une nouvelle idée, une nouvelle solution. Il est donc important de les stopper pour apaiser vos angoisses.
3- Comment stopper les ruminations ?
a- Identifier la rumination
La rumination a une origine : un fait engendre des pensées qui vont à leur tour engendrer une émotion. Souvent, cette émotion est une peur. Mais quelle peur ? Je vous invite à vous poser la question de quelle peur il s’agit spécifiquement. Est-ce la peur que vos enfants tombent malades ? Qu’ils vous contaminent ou ses grands-parents ? Est-ce la peur que l’école soit stressante pour votre enfant dans les conditions du protocole sanitaire ? Est-ce la peur que tout ne soit plus comme avant, et que cela vous demande de vous réinventer ? La crainte de ne pas pouvoir anticiper les événements ?
Comprendre l’émotion, c’est-à-dire, entendre son message, ce qu’elle souhaite nous dire, c’est se permettre de trouver les éléments ensuite pour y répondre.
Derrière une émotion, il y a un besoin. Derrière la peur, il peut y avoir un besoin de sécurité, de maîtrise, de reconnaissance… De quoi avez-vous besoin ?
b- Y a t’il quelque chose que vous pouvez faire tout de suite ?
Reprendre la main sur vos ruminations, c’est agir. Qu’est-ce que vous pourriez faire maintenant et facilement ?
Si vous prenez l’hypothèse la plus probable d’une rentrée des classes conventionnelle (enfant allant à l’école 4 ou 5 jours/semaine), que pouvez-vous faire pour répondre à vos besoins ?
S’il n’y a rien à faire ici et maintenant, car la situation de la rentrée est lointaine et que vous n’avez pas la maîtrise sur la situation, je vous invite à vous reconnecter au présent.
c- Revenir au présent
Avec les ruminations, on part dans nos pensées. On ne vit plus dans l’instant présent, mais dans l’anticipation des événements qui peuvent potentiellement intervenir.
Revenir au présent, peut être une piste pour stopper les ruminations en observant, ici et maintenant, ce qui nous entoure. Prendre conscience de ce que l’on mange, de nos vêtements sur nous, de la beauté d’un paysage. Regarder nos enfants qui eux sont constamment dans le moment présent.
Quelques pistes pour vous aider à vous reconnecter au présent :
- Observez vos pensées : vous êtes en train de ruminer ? Stop, dites à votre cerveau que cela ne vous est pas utile et revenez à votre respiration. Écoutez-la, ressentez-la, observez-la
- Notez dans un carnet les événements agréables d’une journée
- Faites une pause régulièrement dans la journée pour respirer et observer votre environnement
- Pourquoi pas tester la cohérence cardiaque (un exercice simple de respiration) ?
d- L’exercice des 10-10-10
Un exercice pour vous aider à calmer les ruminations que je vous propose, c’est de prendre 3 min pour vous poser et faire l’expérience suivante :
Etape 1 : Si vous pensez à la situation du jour, et que vous vous projetez dans 10 jours, à votre avis qu’est-ce que vous en penserez ? Qu’est-ce que vous vous direz à propos de cette situation dans 10 jours ? Prenez le temps de vous poser et de noter les réponses qui vous viennent par écrit.
Etape 2 : Et si vous vous projetez dans 10 semaines ? Que vous direz-vous ?
Etape 3 : Et dans 10 mois ?
Cet exercice vous permet de prendre du recul par rapport à la situation. A quelle conclusion vous en venez ?
Est-ce que cet exercice vous a été utile ? Comment ?
N’hésitez pas à nous laisser un commentaire à ce sujet !
4- Et vos enfants comment vivent-ils avec les nouvelles règles à l’école ?
N’hésitez pas à discuter avec vos enfants sur leur vie à l’école. Vous l’avez peut-être déjà fait et remarqué que les choses se passent bien à l’école.
Vous serez peut-être étonné de voir la vitesse, la facilité à laquelle ils se sont adaptés. Finalement, est-ce que ce n’étaient pas nos peurs que nous projetions sur eux ?
Si vos enfants sont peu bavards, pourquoi ne pas demander à l’instituteur, un professeur, un autre parent d’élève pour avoir leur point de vue sur l’adaptation de votre enfant à ces nouvelles règles.
5- Vous n’êtes pas seuls dans ce cas
Et oui ! Pour une fois, un sujet potentiel d’angoisse est partagé par une majorité de personnes, non seulement en France, mais de par le monde. Vous n’êtes pas seul à vivre ce moment et à vous poser des questions sur la rentrée des classes.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est donc possible d’en parler autour de soi, et d’avoir des personnes qui vont partager vos inquiétudes et les comprendre. Parler est un bon moyen de réguler ses émotions. Exprimer ses craintes, ses émotions permet de mettre des mots dessus. À condition d’avoir quelqu’un à son écoute, avec la capacité de ne pas juger votre façon de vivre les événements et qui ne sera pas trop prompte à vous donner des solutions non plus. Quelqu’un à l’écoute qui accueille vos états d’âme, vos interrogations.
Cela peut également être l’occasion, de vous écouter en parler. Quels mots employez-vous ? Quelles intentions se cachent derrière ces mots quand vous partagez vos angoisses avec votre entourage ? Est-ce que ce sont les mêmes termes que lorsque vous êtes dans vos ruminations ? Repérez les dissonances de vos discours. Peut-être en parlant avec un.e ami.e vous vous rendrez compte que vous êtes tout à fait capable de relativiser la situation.
En discuter en couple. Tout ne repose pas sur vous.
6- Faites vous confiance
Attention, cependant à ne pas vous laisser envahir par les craintes de votre entourage. Chaque personne vit selon sa propre vision du monde, construite à partir de ses expériences. Et si pour un.e ami.e, cette situation est totalement angoissante, car elle a peur que ses enfants tombent malades ou autre, cette émotion lui appartient. Cela ne signifie pas que vous êtes un mauvais parent si votre choix est d’envoyer vos enfants à l’école et à la garderie matin et soir.
Faites-vous confiance sur ce qui est bon pour vous et votre famille. Suivez votre intuition et dans l’immédiat, je vous invite à vous concentrer sur ce sur quoi vous avez la main.
Il peut être plus agréable d’axer vos pensées sur cette période estivale, à profiter de nos libertés de déplacement, de rencontre.
Nos enfants ont une immense capacité d’adaptation, ils sont également résilients, ils sauront faire face à cette rentrée. Vous saurez trouver les solutions qui vous conviennent en famille, vous l’avez fait avant, vous saurez le faire à nouveau !
Virginie Cotel et Caroline Bazin-Vignais
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Je suis Virginie Cotel, j’accompagne les personnes atypiques à comprendre leur fonctionnement, à l’assumer et faire de leur vie ce dont elles rêvent secrètement. Et si vous souhaitez redevenir votre priorité, développez votre créativité et créer la vie dont vous rêvez, n’hésitez pas à profiter d’une séance découverte gratuite d’1h.
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Je suis Caroline Bazin-Vignais, j’accompagne les femmes à alléger leur charge mentale, afin qu’elles trouvent un équilibre apaisé entre leur vie professionnelle et personnelle.
Sources :
Interview de Jean-Michel Blanquer du 22 juin 2020 : https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-22-juin-2020
Sur les ruminations : https://fredericarminot.com/anxiete/ruminations/
Sur les ruminations encore : https://changemavie.com/episodes/ruminations
